Dans le cadre de sa campagne "déverrouillons la télémedecine", la FHF a procédé, avec ses fédérations régionales, à un recensement des nombreux projets pilotes développés dans les territoires et qui ne peuvent être généralisés faute de modèle économique pertinent. Plusieurs exemples seront ainsi présentés au cours de ce mois d'août.
Pour répondre à cette problématique, la FHF présentera, lors de ses universités d'été des 6 et 7 septembre prochains, les premières conclusions de la mission confiée à cette fin, lors d'Hôpital Expo, à Pierre Simon, Elodie Hemery et Céline Wasmer. L'objectif est de parvenir au déverrouillage de ce modèle économique dès le PLFSS pour 2017. Il s'agit d'un levier majeur de soutien aux dynamiques de recomposition de l'offre de soins initiées dans le cadre des groupements hospitaliers de territoire et de facilitation du partenariat ville-hopital.
Aux Hospices civils de Lyon, la télémédecine est déjà en œuvre pour les consultations pré-anesthésiques. Bien que pleinement plébiscités par les professionnels de santé et les patients, les téléconsultations ne bénéficient toujours pas de financement adapté !
Au-delà des téléconsultations pré-anesthésiques réalisées au profit des patients détenus, les anesthésistes ont souhaité développer cette activité aux profits de patients connus, venant dans le cadre de soins itératifs.
Un protocole opérationnel a été validé par le collège des anesthésistes des Hospices Civils de Lyon et les chirurgiens des disciplines concernées. Il permet aujourd'hui à l'hôpital de Lyon Sud de proposer aux patients répondants aux critères d'inclusion des consultations pré-anesthésiques par téléphone (CPAT).
Ce protocole a été élaboré en respectant d'une part, les recommandations de la Société Française d'Anesthésie et de Réanimation portant sur les consultations pré-anesthésiques, de celles de la HAS, et d'autre part, le décret sur la sécurité anesthésique et le décret relatif à la télémédecine.
La CPAT ne s'adresse qu'à des patients volontaires pour lesquels il n'y a pas de contre-indication à la téléconsultation, elle est décidée lors de la consultation chirurgicale. Avant la réalisation de toute consultation à distance le patient est informé et son consentement est tracé dans son dossier.
Cette téléconsultation est une véritable consultation. Elle permet, au patient et au médecin anesthésiste de définir ensemble le rendez-vous ; elle évite au patient un déplacement vers l'hôpital, de s'absenter de son travail ou de l'école et optimise l'organisation du travail du médecin anesthésiste. Cette expérience fait l'objet d'une évaluation au sein du service d'anesthésie de l'hôpital Lyon Sud.
Au total, 110 consultations par téléphone ont pu être réalisées sur un trimestre. Cette activité représente actuellement un peu moins de 10% de l'activité totale de la consultation de certaines spécialités (ORL, Maxillo-facial, gastro-entérologie, imagerie, ambulatoire) et pourrait facilement être doublé, notamment dans le cadre du virage ambulatoire. Elle concerne plus particulièrement des jeunes actifs suivis dans le cadre de chirurgies répétées et sont réalisées majoritairement entre 12 et 14h.
Cependant, aujourd'hui, si ces consultations rendent service au patient, elles permettent d'optimiser l'organisation médicale dans une spécialité particulièrement en difficulté en termes de démographie médicale et constituent un levier d'efficience en évitant des transferts et des déplacements coûteux.
Pour autant, en l'absence de valorisation financière, la charge est intégralement portée par l'établissement hospitalier qui ne bénéficie pas des recettes générées alors même que le dispositif contribue à faire des économies à l'assurance maladie. Il apparaît désormais nécessaire que ces nouvelles pratiques puissent servir de base à la mise au point d'un modèle financier adapté.
ZOOM sur Les Hospices Civils de Lyon (HCL):
- 2è Centre Hospitalier Universitaire de France (CHU), regroupant 14 établissements pluri-disciplinaires ou spécialisés ;
- 1.6 Milliards d'euros de budget annuel,
- plus de 5 300 lits et places,
- plus de 23 000 professionnels dont 5 000 médecins
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