L'Internet des objets sera-t-il la prochaine poule aux oeufs d'or d'opérateurs en quête de relais de croissance?
Certes, les ventes commencent à décoller. Et la France est bien placée avec des « pépites » reconnues dans le monde entier, comme Withings. Pourtant, il s'agit pour l'heure plus de balbutiements que d'un véritable eldorado. La valeur du marché français des objets connectés pour la santé et la maison a ainsi été estimée à 150 millions d'euros en 2013, par les experts de Xerfi. Cela ne représente que 1% des dépenses high-tech des Français, loin derrière les smartphones et autres tablettes.
Emergent, ce marché est toutefois promis à un bel avenir. Grâce à la baisse du prix des capteurs électroniques, à l'essor des smartphones comme hub de la vie numérique et aux usages et au design innovants des produits proposés, il devrait enregistrer une croissance vigoureuse de ses ventes. Les experts de Xerfi pronostiquent une hausse d'environ 50% par an de la valeur du marché des objets connectés pour la santé et la maison entre 2013 et 2016 à 500 millions d'euros, soit 3% des dépenses high-tech des Français. Les montres connectées (dans la santé) et les solutions domotiques avec box (dans la maison) trusteront les premières places.
Des consommateurs encore dubitatifs...
Toutefois, les objets connectés resteront perçus comme des « gadgets » par une majorité de la population malgré les efforts en termes de marketing et de communication pour légitimer leur utilisation. La tendance à la baisse des prix des objets connectés en raison de la mise en place de stratégies low-cost chez certains acteurs, phénomène récurrent dans le domaine de l'électronique, limitera également la croissance du marché en valeur.
Les fabricants devront aussi composer avec les peurs relatives à l'intrusion dans la vie privée ou à l'utilisation des données à des fins commerciales par des entreprises tierces.
... et des concurrents redoutables en embuscade
Au-delà des réticences des consommateurs, les spécialistes français des objets connectés, (Parrot, Netatmo ou Withings) devront aussi affronter la concurrence des start-up américaines comme Fitbit ou Nest Labs, rachetée par Google au début de l'année. La concurrence s'annonce également redoutable avec les fabricants d'équipements électroniques grand public, Samsung et Apple en tête. Les géants des biens de consommation (Nike, Seb, Terraillon, etc.) pourraient aussi avoir un rôle central. A titre d'exemple, Nike a introduit, avec la gamme Nike+, des capteurs de mouvement dans ses chaussures. En d'autres termes, il propose des services à plus forte valeur ajoutée (suivi des performances sportives de l'utilisateur et conseils personnalisés) en complément à la vente de ses produits. En réalité, l'Internet des objets permet d'embrasser une nouvelle économie dite « servicielle » où le produit est désormais acheté pour l'usage et le service rendus.
La coopétition, socle du succès du marché
A l'avenir, le succès des objets connectés va dépendre de la capacité des différentes catégories d'acteurs à collaborer et à nouer des partenariats stratégiques pour proposer une offre attrayante et innovante. En réalité, la coopétition, cette forme de collaboration opportuniste entre différents acteurs pour capturer un bénéfice commun, sera la clé de voûte des stratégies mises en place ces prochains mois.
Car aucune catégorie d'acteurs ne l'emportera à moyen terme tant leur association pour créer un écosystème complet sera le facteur clé de succès des objets connectés. L'avenir passe par une collaboration étroite entre les fabricants de smartphones, à l'origine des plateformes applicatives permettant de contrôler plusieurs objets intelligents, les distributeurs ou encore les créateurs de technologies innovantes.
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